FORCIER, André

Réalisateur

Nom véritable : Marc-André Forcier

Naissance : 19 juillet 1947 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

André Forcier (né Marc-André Forcier) voit le jour dans le quartier Villeray, à Montréal le 19 juillet 1947.

Le jeune Forcier, 15 ans, qui rêve de devenir avocat, est obligé de s’inscrire à deux cours de cinéma lors de ses études. Son travail de création sur le documentaire Terre sans pain (1933) de Buñuel lui vaut les éloges et l’amitié de ses camarades.

Ses amis et lui passent l’année à remplir le journal étudiant et à fréquenter la cinémathèque. Un religieux plutôt sympathique à leur rébellion contre le catéchisme leur propose de plutôt réaliser un film sur un grand thème humain. Le film s’intitule La mort vue par…, en hommage à Paris vu par… tourné plus tôt par six réalisateurs de la Nouvelle Vague.

Présenté dans un concours, le court métrage gagne le 1er prix et l’estime de Gilles Carle, qui est membre du jury. Le réalisateur prend l’étudiant sous son aile.

Il tourne Chronique labradorienne, qui représente le Canada au Pavillon de la jeunesse à Expo 67. Après ce court métrage, il réalise, de façon artisanale, un premier long métrage, Le Retour de l’Immaculée Conception (1971), qui révèle son enthousiasme pour le cinéma.

On peut diviser l’oeuvre de Forcier en deux périodes. La première – qui va de Bar salon (1973) à l’étonnant Au clair de la lune (1982), en passant par son film-phare, L’Eau chaude, l’eau frette (1976) – se signale par un mélange de réalisme et de fantaisie assez unique dans le cinéma québécois.

Kalamazoo (1988), une histoire d’amour fou où se côtoient sirène androgyne et écrivain de pacotille, ouvre la deuxième période tout en proposant une synthèse de la première. Il obtient le prix du meilleur long métrage de l’année décerné par l’Association québécoise des critiques de cinéma.

En pleine possession de ses moyens artistiques, Forcier atteint maintenant un plus large public. Il consolide son succès avec Une histoire inventée (1990), curieux cocktail où se mélangent drame shakespearien, spectacle de cabaret, artiste sur le déclin et amour impossible. 

Le Vent du Wyoming (1994) nous amène dans un univers analogue, fait de poésie, d’allégorie et de surréalisme. À noter toutefois qu’il met fin à sa longue association avec Jacques Marcotte, son scénariste depuis leur premier film.

En 1997, Forcier réalise La Comtesse de Bâton rouge, un film aux allures autobiographiques où, pour la première fois, il fait référence à son métier de cinéaste sous le mode de la métaphore en plongeant au coeur de son propre imaginaire.

Le film accroche moins et Forcier entame une certaine traversée du désert. Mû par le désir de créer et renouant avec le cinéma artisanal de ses débuts, il offre au public Acapulco Gold (2004), un faux documentaire sur un Français qui aurait rencontré Elvis Presley à Acapulco.

L’humour de cette pseudo mystification farfelue déroute. N’empêche, le cinéaste revient en force avec Les États-Unis d’Albert (2005), une sorte de « road movie » fantaisiste à l’imaginaire débordant et d’une facture visuelle insolite.

Vient en mars 2009, le film Je me souviens puis, en août 2011 sort en salle son 12e long métrage, Coteau rouge. Le film est un succès et récolte pas moins de huit sélections au Gala du cinéma québécois (autrefois les Jutra).

En 2016, il présente son film Embrasse-moi comme tu m’aimes, qui met en vedette les jeunes acteurs Émile Schneider et Juliette Gosselin.

Campé dans le Montréal des années 40, on suit le récit d’un « couple » particulier. Le trouble s’installe quand l’attirance mutuelle de Berthe et Pierre, des jumeaux, commence à dépasser le cadre fraternel.

Son dernier film, Les fleurs oubliées qui met en vedette Roy Dupuis, est présenté en 2019. André Forcier transporte le spectateur dans son « réalisme magique » et raconte l’histoire de la rencontre entre un apiculteur écologiste et le frère Marie-Victorin, descendu du Ciel, 75 ans après sa mort.

Forcier maîtrise son univers singulier et possède toujours le feu sacré après plus de 50 ans de métier.