D’ESTÉE, Mimi

Actrice

Nom véritable : Reine Césarine Berthe Leborgne

Naissance : 9 février 1908 à Paris, en France.

Arrivée : 1913, au Canada.

Décès : 7 mars 2004 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

Née à Paris le 9 février 1908, Reine Césarine Berthe Leborgne arrive au Canada en 1913, à l’âge de cinq ans.

C’est le comédien Henri Poitras (1896-1971) qui lui trouve son nom d’artiste. Il considère que son patronyme véritable, Leborgne, n’est pas très convenable pour jouer sur les planches. Elle est une des premières vedettes féminines de la télévision canadienne.

Entre février 1954 et avril 1957, elle interprète à la télévision de Radio-Canada le rôle de Jeanne Delisle dans le téléroman 14, rue de Galais. Avant d’être une vedette du petit écran, Mimi d’Estée a fait sa marque sur les ondes de plusieurs radios du Canada français.

En 1933, Henry Deyglun, l’époux de Mimi d’Estée, propose à une station radiophonique un feuilleton intitulé Ovide et Cyprien. La trame du feuilleton est une confrontation entre un Canadien et un Marseillais.

En 1937, le dramaturge soumet au poste CKAC un feuilleton poétique en vers de douze pieds, en alexandrins, qui racontent les aventures de Nénette et de Rintintin.

À la grande surprise des administrateurs de CKAC, l’émission Nénette et Rintintin connaît un succès monstre. Mimi d’Estée, alias Nénette, ainsi qu’Henry Deyglun, qui joue le rôle de Rintintin, deviennent d’immenses vedettes.

Leur présence à une séance de signature d’autographes contribue même un jour à bloquer l’artère principale de Montréal, la rue Sainte-Catherine, entre les rues Amherst et de Bleury!

Mimi d’Estée est couronnée reine de la radio en 1940.

Outre ses activités à la radio, Mimi d’Estée est chroniqueuse pour plusieurs journaux. Nous sommes en 1947-1948. L’Église catholique domine la société canadienne-française et lui impose souvent une morale rigide.

En parallèle à sa carrière de comédienne, elle entreprend donc le métier de journaliste. Grande féministe, elle signe pendant de nombreuses années des courriers du coeur au Petit Journal, Radio-Monde et même Allô Police pendant plus de 30 ans.

Bientôt, Mimi d’Estée reçoit une multitude de lettres provenant de ce qu’on appelle alors les « filles-mères ». À l’époque, ces mères célibataires sont mises au ban de la société, car jugées pécheresses par la morale catholique. Jetées à la rue, sans argent et sans toit, ces femmes désespérées écrivent à Mimi d’Estée des quatre coins du pays pour qu’elle les aide.

Indignée, l’actrice n’hésite pas un instant à se porter à leur rescousse. Elle écrit à ces femmes de venir chez-elle. De là, Mimi d’Estée s’organise pour leur trouver un toit et du travail. Même si la tâche se révèle colossale, Mimi d’Estée persévère dans ce combat pendant plusieurs années.

Mimi d’Estée souffre de la maladie d’Alzheimer depuis plusieurs années lorsqu’elle décède à 96 ans. Elle est emportée par une pneumonie au C.H.L.S.D. Alfred-Desrochers, l’après-midi du 7 mars 2004.