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Nom véritable : Pierre Dorice René Lussier
Alias : Le père Gédéon
Naissance : 15 juillet 1918 à Fontainebleau (Weedon) en Estrie, au Québec.
Décès : 28 octobre 1993 à Saint-Mathieu de Beloeil, au Québec.
Photos
Biographie
Doris Lussier est né sur une ferme en Estrie le 15 juillet 1918 et est le fils de Donat Lussier, journalier, et de Rose-de-Lima Picard. Son père meurt le 19 février 1922 alors qu’il n’a pas encore quatre ans.
Il en a six au remariage de sa mère le 11 juin 1925 à Stratford-Centre où elle épouse Elzéar Perreault, cultivateur, et la famille se retrouve à Lambton, en Estrie. Il devient l’aîné d’une fratrie de 13 enfants.
Après l’école de rang, il fait son cours classique comme pensionnaire au Séminaire de Québec. Il choisit ensuite la voie des sciences sociales à l’École des sciences sociales de l’Université Laval et en obtient une maîtrise en sciences politiques en 1944. L’école est sous la gouverne de son célèbre fondateur, le père dominicain Georges-Henri Lévesque, qui devient son mentor.
Après ses études, Lussier devient professeur de sciences politiques en 1946. Il est aussi le secrétaire personnel du doyen pendant 12 ans.
Il crée, un peu pour rire, son personnage de vieux paysan de la Beauce, prénommé Gédéon, en 1953. L’auteur Roger Lemelin, un ami, décide d’intégrer ce personnage à sa fameuse série télévisée La famille Plouffe.
Le baptême en ondes du père Gédéon a lieu le 2 décembre 1954. Le père Gédéon devient alors le frère resté rural de Théophile Plouffe, joué par Paul Guèvremont.
Vu sa popularité, Radio-Canada inscrit à l’horaire, juste avant Les Plouffe, le jeu de culture générale Point d’interrogation, présenté par Doris Lussier qui y démontre sa maîtrise et son érudition. Le jeu télévisé est en ondes de 1956 à 1959.
Plus tard, Roger Lemelin lui écrit la série Le petit monde du père Gédéon, que télédiffuse en 1962 et 1963, Télé-Métropole. Entre 1964 et 1965, Doris Lussier anime le célèbre jeu La poule aux oeufs d’or. L’année suivante on le voit menant le jeu à Télé-Métropole dans un magazine féminin, Bon après-midi.
Indépendantiste pur et dur depuis l’adolescence, il débute en politique aux côtés de René Lévesque, un ami depuis l’époque de l’Université Laval. Aux élections d’avril 1970, il se présente sous la bannière du Parti québécois. Il n’est battu que par 300 voix, mais persistera à sa manière en politique par de fréquentes lettres aux journaux où il veut surtout promouvoir un Québec souverain.
En 1971, il range ses discours indépendantistes le temps de retrouver le père Gédéon dans le cadre du Ranch à Willie animé par Willie Lamothe à l’antenne de Télé-Métropole. Plus tard, à la même antenne, il animera On est comme on est.
Il continue ensuite son implication dans le mouvement souverainiste du Parti québécois tout au long des années 1970 et 1980, auprès de René Lévesque. C’est d’ailleurs lui qui le présente à la foule lors de la première prise de pouvoir du Parti québécois en 1976.
Il se retire peu à peu et délaisse la scène et la télévision, consacrant son temps à la réflexion personnelle et à la rédaction d’articles pour les journaux et de livres. Son livre le plus connu, Viens faire l’humour, est publié en 1982.
En 1988, il publie Vérités et sourires de la politique, puis deux ans plus tard, il met sur le marché un recueil de ses réflexions philosophiques et humoristiques, Philosofolies.
De temps à autre, il ramène son père Gédéon sur scène pour un congrès ou une émission de télé mais il consacre la majorité de son temps à lire et à réfléchir.
En 1993, un cancer lui est diagnostiqué. À l’automne, il est admis à l’hôpital Notre-Dame de Montréal. Lors de son hospitalisation, il reçoit une vingtaine d’appels par jour de la part des journalistes. Certains poussent même l’audace en se rendant à sa chambre, pointant leur micro à son visage.
Il est transféré à la Maison Victor-Gadbois de Beloeil afin de pouvoir mourir en toute intimité. Il s’éteint dans l’humilité, sans recevoir de traitements ou d’acharnement thérapeutique, le soir du jeudi 28 octobre 1993. Il décède des suites de son cancer s’étant généralisé, à l’âge de 75 ans.