–
Nom véritable : Jeanine Charbonneau
Naissance : 5 juillet 1919 à Montréal, au Québec.
Décès : 3 mars 2016, à l’Île-des-Sœurs, Verdun, au Québec.
Photos
Biographie
Née à Montréal le 5 juillet 1919, Jeanine Charbonneau gradue en 1937, l’année de ses 18 ans, à la Villa Maria, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, l’un des collèges privés catholiques bilingues fort réputés, alors réservé aux jeunes filles. Elle s’intéresse de près à l’aventure de la troupe théâtrale Les Compagnons de Saint-Laurent, fondée cette année-là.
Elle suit une formation en art dramatique auprès des professeurs Jean Doat, Ario Marist, Eleanor Stuart et Lucie de Vienne Blanc. Elle apprivoise aussi le chant avec la cantatrice Anna Malenfant. Elle s’initie, en plus, à l’histoire de l’art, à la littérature et à l’espagnol en fréquentant l’Université de Montréal.
Elle épouse Claude-Panet Beaubien, de qui elle aura eu 3 fils et une fille. Son mari devient vice-président aux Relations publiques et aux Communications chez Alcan — c’est à lui que l’on doit les soirées du Théâtre Alcan à la télévision de Radio-Canada. Elle est co-fondatrice de la Société d’art dramatique d’Arvida, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où se trouve alors le siège social de l’Alcan. En quittant Arvida, la famille habite la ville de Québec, puis revient à Montréal.
Elle avoue nourrir un intérêt pour le théâtre depuis l’âge de quatre ans et joue épisodiquement (notamment sous la direction du père Émile Legault) et fait partie du comité exécutif du Festival d’art dramatique du Canada. On la voit à la télévision sous les traits d’Octavienne dans Les Belles Histoires des pays d’en haut, puis interprète le rôle de Françoise Piché dans 14, rue de Galais.
En 1957, sur l’Île Sainte-Hélène, elle fonde le Théâtre International La Poudrière, à Montréal. L’installation se fait dans un bâtiment désaffecté de l’île Sainte-Hélène de Montréal, la « grande poudrière ». Dès les débuts, la décision est prise de jouer des pièces en plusieurs langues. Ainsi, pendant les vingt-cinq ans de son existence, La Poudrière présente – sous la direction continue de Jeanine Beaubien – des œuvres en français, en anglais, en allemand, en espagnol et en italien. Le répertoire y demeure éclectique et international, avec beaucoup de premières canadiennes et quelques créations.
Par surcroît, La Poudrière s’ouvre en 1973, au théâtre pour enfants avec des spectacles de marionnettes. Au surplus, la musique y occupe toujours une place de choix : des centaines de concerts et de mini-opéras y sont joués par des artistes et des chefs de prestige.
À l’époque, tous les acteurs connus passent par La Poudrière. Les Gilles et Denise Pelletier, Monique Lepage, Louise Marleau, Paul Hébert, Jacques Languirand et Danielle Ouimet ont tous travaillé dans le lieu historique de l’île Sainte-Hélène.
À la fin de sa carrière, Jeanine Beaubien prend ses distances d’avec le milieu théâtral. Outre ses réalisations artistiques, elle est co-fondatrice et membre active de la Société Alzheimer de Montréal, puis juge à la Cour de citoyenneté de 1997 à 2002, après avoir œuvré pour l’Office national du film et pour la Twentieth Century Fox, et fait partie du conseil d’administration de Téléfilm Canada (1996-2003).
Jeanine Beaubien s’éteint paisiblement le 3 mars 2016, à sa demeure de la résidence Ambiance de l’Île-des-Sœurs, entourée de sa famille et de ses enfants, à l’âge de 96 ans.