FALARDEAU, Pierre

Réalisateur

Naissance : 28 décembre 1946 à Montréal, au Québec.

Décès : 25 septembre 2009 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

Né le 28 décembre 1946 dans l’est de Montréal, Pierre Falardeau grandit à Châteauguay. Son père Alphonse Falardeau (1914-1984), est employé dans une mercerie pour hommes puis directeur de la Caisse populaire de Châteauguay. Sa mère, détentrice d’un diplôme de maîtresse d’école, travaille dans une usine de l’Imperial Tobacco et n’enseignera qu’à partir de 45 ans.

Il entre au Collège de Montréal en 1959, où il se lie d’amitié avec Julien Poulin. À l’école, il s’intéresse surtout au sport.

À l’âge de quinze ans, parmi la poignée de livres se trouvant au domicile familial, il découvre avec grand intérêt une vieille édition de l’ouvrage Les Patriotes de 1837-1838 de Laurent-Olivier David, dans lequel figurent notamment des lettres écrites par le Chevalier de Lorimier avant son exécution. L’Histoire soudain cessait d’être un mot abstrait. L’Histoire devenait essentielle, partie intégrante de la vie de Falardeau.

En 1962, il devient membre du Rassemblement pour l’indépendance nationale, après qu’une affiche de recrutement du parti l’eut fortement impressionné. Sa passion pour le projet indépendantiste québécois sera un thème récurrent dans la majorité, sinon la totalité de ses films.

En 1967, Falardeau entreprend des études en anthropologie à l’Université de Montréal, où il obtient un baccalauréat suivi d’une maîtrise. Le choix de ce champ d’études est alors motivé par sa volonté d’échapper au conformisme associé aux professions libérales.

La Crise d’octobre survient alors qu’il est toujours étudiant et le marque profondément. La nouvelle de la mort de Pierre Laporte, qu’il apprend depuis la radio dans un taxi, le laisse alors sans voix.

Il milite par la suite pour la libération des prisonniers politiques victimes de l’instauration de la loi martiale au Québec. Le jour de Noël 1970, il se rend manifester avec quelques autres militants devant la prison Parthenais pour réclamer la libération des quelque 500 détenus s’y trouvant.

En 1971, il réalise son premier film, le court métrage Continuons le combat. Il le présente comme le premier volet de son mémoire de maîtrise intitulé La lutte, déposé en 1975.

Au cours des années 1970, il se joint à son ami comédien Julien Poulin dans la réalisation de plusieurs autres documentaires : À mort (1972), Les Canadiens sont là (1973), Le Magra (1975), À force de courage (1977), Pea Soup (1978) et Speak White (1980).

Ces premiers films, moins connus du public, culmineront avec la série des Elvis Gratton, mettant en scène un admirateur d’Elvis Presley, caricature de la petite bourgeoisie canadienne-française fédéraliste.

Compilant trois courts métrages réalisés entre 1981 et 1985, le film Elvis Gratton : Le King des kings demeure aujourd’hui une œuvre marquante de la cinématographie québécoise et son personnage principal est entré dans le folklore québécois.

En 1985, dépité par de nombreux refus de financement pour ses projets de films, Falardeau propose à l’ONF un projet de documentaire sur le Beaver Club, un cercle d’aristocrates issus traditionnellement du commerce de la fourrure.

L’ONF accepte le projet et, avec l’aide de sa compagne Manon Leriche, il parvient à tourner des images du banquet annuel du Beaver Club. Ces images ne seront toutefois utilisées qu’en 1993, après le tournage du film Le Steak, pour servir de matériel au film Le Temps des bouffons, un documentaire pamphlétaire d’une quinzaine de minutes.

Par la suite, Falardeau réalise surtout des longs métrages de fiction. On retrouve des films plus dramatiques tels que Le Party (1989), Le Steak  (1992), Octobre (1994).

À compter de 1995, Falardeau travaille à un projet de film sur chevalier de Lorimier, un notaire pendu lors des soulèvements de 1837-1838, mais ne parvient pas à trouver de financement public, en raison, selon le cinéaste, de motifs politiques. Une grande pétition d’intellectuels québécois et des manifestations publiques ont finalement raison du refus et le film 15 février 1839 est achevé, puis présenté au public en 2001.

Falardeau poursuit aussi dans la comédie en réalisant deux suites au premier Elvis Gratton. Elvis Gratton II : Miracle à Memphis (1999) et Elvis Gratton XXX : La Vengeance d’Elvis Wong (2004).

Il écrit également plusieurs textes, discours et lettres ouvertes, dont quelques-uns ont été publiés dans les recueils La liberté n’est pas une marque de yogourt (Stanké, 1995), Les bœufs sont lents mais la terre est patiente (VLB, 1999) et Il n’y a rien de plus précieux que la liberté et l’indépendance (VLB, 2009). Il a aussi l’occasion de collaborer comme chroniqueur dans plusieurs publications, notamment Le Couac et Le Québécois. De 2008 jusqu’à son décès, il est chroniqueur à l’hebdomadaire Ici.

Il meurt le 25 septembre 2009 à l’hôpital Notre-Dame de Montréal, des suites d’un cancer du rein métastatique, à l’âge de 62 ans.

Ses funérailles, diffusées en direct, sont célébrées à l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal le 3 octobre 2009 devant plus de 2 000 personnes. Sa sépulture est située dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.