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Nom véritable : Jocelyne Deslongchamps
Naissance : 13 mai 1933 à L’Épiphanie, au Québec.
Décès : 19 avril 1984 à Montréal, au Québec.
Photos
Biographie
Jocelyne Deslongchamps est née le 13 mai 1933, à L’Épiphanie. À la toute fin des années 1940, l’adolescente de 17 ans a rendez-vous avec le directeur d’un cabaret montréalais, le Faisan Doré.
Les belles nuits de Montréal y sont animées par tout un groupe de joyeux lurons. Jacques Normand, Charles Aznavour et Pierre Roche, un chanteur, musicien et parolier.
C’est d’ailleurs Roche qui est le premier à entendre chanter Jocelyne Deslongchamp et qui conseille au directeur du Faisan Doré de lui donner sa chance. Le directeur se laisse séduire et Jocelyne pourra monter sur les planches. En quête d’un nom de scène, elle choisit celui de « Josette France ».
Elle parvient à séduire son public mais également Pierre Roche qui en est follement épris. Le 1er mai 1950, ils s’unissent tous deux par les liens du mariage.
Deux années s’écoulent puis le couple décide de quitter Montréal pour Paris. En quatre ans à peine, elle parvient à conquérir Paris, sous le nom de « Aglaé ».
Aglaé était le titre d’une chanson de Lionel Daunais. Monique Leyrac l’avait interprétée, mais elle allait comme un gant à Jocelyne Deslongchamps, à un point tel que Félix Leclerc, qui devait s’imposer en France en même temps qu’elle, lui conseilla d’en faire son nom d’artiste.
À Paris, elle fait d’abord ses débuts à L’Échelle de Jacob et au Théâtre des Trois Baudets. Puis sa progression est fulgurante. De 1952 â 1956, elle se produit à l’Olympia et s’impose au Bobino, deux ans avant Félix. Elle est d’ailleurs la première Québécoise à s’y produire.
Aglaé enregistre plusieurs disques puis tourne dans deux films : Les nuits de Montmartre (1955) et À la manière de Sherlock Holmes (1956). Sa réputation s’étend maintenant en Europe. La Belgique et la Suisse sont également désireux de l’entendre chanter La sauvage du nord, Dans nos campagnes, Aglaé ou bien encore, L’amour m’est venu.
Ensuite, c’est l’aventure de Méditerranée, une opérette à grand déploiement, au Châtelet, aux côtés de Tino Rossi. Elle y consacre toute une année de sa carrière.
Lorsque Aglaé revient au pays, le 23 décembre 1956, elle reçoit un accueil triomphal à la Gare Windsor. Elle est accompagnée de son mari, Pierre Roche, et de son premier fils, Charles.
Toute sa vie durant, le coeur d’Aglaé est partagé entre son amour de la France et de sa terre natale. Aglaé repart donc pour l’Europe mais revient en 1958 à bord de L’Homéric. Elle participe à l’émission Music-Hall, à Radio-Canada, et repart en France. En 1963, Aglaé est de nouveau au Québec. Elle donne alors naissance à son deuxième enfant, Philippe, au tout début de l’année qui vient.
Charles Roche, Pierre Roche, Aglaé et Philippe Roche / Photo John Taylor – Photo-Journal / 1964 Charles Roche et Aglaé / Photo John Taylor – Photo-Journal / 1964
Jacques Normand l’invite à son émission En habit du dimanche. L’année suivante, elle entreprend une tournée dans l’est du Canada avec Roger Baulu. Tous deux co-animent une série, Rouli-roulant, pour le compte de Radio-Canada.
De fait, plus personne ne pouvait ignorer l’existence d’Aglaé. Vedette en France, elle est aussi adulée des siens. C’est en 1964 également qu’Aglaé signe un contrat avec la nouvelle compagnie de disques de CKAC sous étiquette Dinamic.
En 1966, elle met un terme à sa carrière de chanteuse et se tourne vers le domaine de la mode. Elle tient d’ailleurs boutique avec une de ses soeurs pendant plusieurs années avant que cette dernière ne quitte l’entreprise dans les années 1970.
La charge de travail devient trop lourde pour une seule personne. Aglaé vend l’entreprise et manifeste le désir de revenir sous les projecteurs. Elle fait bien quelques apparitions ici et là, mais l’énergie n’y est pas vraiment.
Le 30 août 1983, Aglaé se retrouve à Montréal en compagnie de Charles Aznavour et de Pierre Roche pour le lancement du film Edith et Marcel, réalisé par Claude Lelouch et qui raconte la vie d’Edith Piaf.
Quelques mois plus tard, en novembre 1984, les médecins lui apprennent qu’elle est atteinte d’un cancer. Elle est aussitôt admise à l’hôpital.
Cinq mois durant, elle est hospitalisée, jusqu’à ce que la maladie ne la terrasse. Elle succombe à un cancer des os, à l’aube du jeudi 19 avril 1984, à l’hôpital Maisonneuve de Montréal, âgée de seulement 50 ans.