NORMAND, Jacques

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Animateur / Chanteur

Nom véritable : Raymond Pascal Chouinard

Naissance : 15 avril 1922 à Charlesbourg, au Québec.

Décès : 7 juillet 1998 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

Jacques Normand naît le 15 avril 1922 à Charlesbourg. Il est un chanteur et un animateur de radio et de télévision. Il débute comme annonceur à la station de radio privée CHRC de Québec sous le nom de Raymond Boisseau, mais il adopte rapidement celui de Jacques Normand lorsqu’il passe au service de la station rivale CKCV.

Il se destine à une carrière sportive lorsqu’un grave accident de plongeon le contraint à recourir aux soins du neurochirurgien Wilder Penfield et à effectuer une convalescence au lit de plusieurs mois. Il consacre alors tout son temps libre à écouter les vedettes radiophoniques de l’époque, dont Roger Baulu. Lorsqu’il sort de l’hôpital, le jeune Raymond sait qu’il veut devenir animateur à la radio.

C’est en 1941, qu’il commence sa vie publique à la station CHRC de Québec dont il se fait congédier pour avoir interrompu la diffusion d’un discours du Général de Gaulle. Malgré cela, il décroche un emploi d’animateur-chanteur à CKCV quelques jours plus tard.

L’animateur-vedette de la station, Saint-Georges Côté, lui suggère alors d’adopter le pseudonyme Jacques Normand. Toutefois, c’est à la station de radio CBV qu’on lui confiera une première émission à caractère vraiment musical : Ici on chante qui sera diffusée à travers tout le réseau de Radio-Canada.

Il chante également à une émission matinale animée par le jeune annonceur René Lévesque. Le hasard de son travail à la radio l’amène à couvrir comme reporter la rencontre historique à Québec entre Churchill, Roosevelt et Mackenzie King. Il y travaille avec son idole Roger Baulu, qui deviendra un grand complice toute sa vie.

Ses talents d’animateur, de chanteur et de fantaisiste font de lui un personnage reconnu et demandé dans les différentes stations radiophoniques ou dans les boîtes de nuit.

Avec la chanteuse Lise Roy (qu’il épousera en 1945), il est la vedette d’un radio-roman de Radio-CanadaMariages de guerre (1943). Il y côtoie l’auteur Henry Deyglun. Il part pour New York en 1944, où il tient l’affiche plusieurs mois au Bal Tabarin à New York, interprétant des chansons de Maurice Chevalier.

À son retour au Québec, en janvier 1946, il s’installe définitivement à Montréal. Il joue au Monument National avec Lise Roy, Roland D’Amour, Janine SuttoMimi d’Estée et la vedette Alys Robi dans la revue musicale Ça Atomiqu’t’y? d’Henry Deyglun.

À l’automne 1946, il devient l’animateur principal d’une émission radio de CKVL à Montréal qui deviendra très populaire : La parade de la chansonnette française. Cette émission, d’une durée de huit heures au cours de laquelle se relaient plusieurs animateurs est la locomotive de la station.

Par la suite, il anime une nouvelle émission nouveau genre à CKVLLe fantôme au clavier (1947-1950), avec Gilles Pellerin et Billy Munro qui connait un grand succès. Débute une grande complicité avec Gilles Pellerin qui sera pendant plusieurs années son faire-valoir dans les numéros comiques de cabarets.

Déjà une vedette au Québec, Jacques Normand devient, à partir de 1947, l’âme des nuits de Montréal en animant le cabaret Au Faisan Doré.

Jacques Normand restera pour plusieurs le célèbre interprète de la chanson Les nuits de Montréal (paroles de Jean Rafa et musique d’Émile Prud’homme) qui représente bien cette période d’effervescence des cabarets montréalais à laquelle succédera l’affirmation de la chanson québécoise.

À la naissance de la télévision québécoise en 1952, Jacques Normand fait le saut vers la celle-ci où il co-anime successivement le Café des artistes, Porte ouverte et Music-Hall.

À la suite de son départ fracassant de l’émission Porte ouverte, qu’il animait avec Gilles Pellerin, il présente la revue Porte fermée au Cabaret Les Trois Castors pendant plusieurs semaines.

À cette époque, il devient directeur artistique et animateur des cabarets Le ContinentalLes Trois Castors et Saint-Germain-des-Prés, faisant souvent équipe avec son ami Gilles Pellerin.

De plus, il a été, pendant dix ans (1960-1970), le compère de Roger Baulu, dans l’émission Les Couche-tard à l’antenne de Radio-Canada. Cette émission de fin de soirée fut une des plus populaires du Québec dans les années 1960.

En 1994, on lui remet le titre de Chevalier de l’Ordre national du Québec.

Jacques Normand est admis à l’hôpital Notre-Dame de Montréal en mai 1998. Il y meurt deux mois plus tard, à l’âge de 76 ans, le 7 juillet 1998. Il décède moins d’une année après son éternel complice, Roger Baulu.