Écrivain / Dramaturge / Acteur
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Naissance : 8 décembre 1909 à St-Tite en Mauricie, au Québec.
Décès : 16 mars 1999 à Montréal, au Québec.
Photos
Biographie
Gratien Gélinas naît le 8 décembre 1909, à St-Tite, en Mauricie. Il est un écrivain, un dramaturge, un acteur, un directeur, un producteur et un administrateur québécois. Il est considéré comme l’un des fondateurs du théâtre et du cinéma québécois contemporains.
Il commence ses études classiques au juvénat des Pères du Saint-Sacrement à Terrebonne en 1923. Grâce au soutien de son oncle, le père Olivier Gélinas, sulpicien, qui lui trouve un mécène, il peut les poursuivre, à partir de novembre 1924, au Collège de Montréal, qu’il fréquentera quatre ans. Tout en y faisant de bonnes études, il développe sa passion pour le théâtre.
Il s’engage dès 1929 dans des troupes de théâtre amateur, tout en continuant à réciter ses monologues lors de fêtes et en d’autres circonstances. En 1931, il fonde une troupe avec d’anciens camarades du Collège de Montréal.
Durant la dépression, les théâtres québécois traversent une période difficile sur le plan financier. Mais la radio, qui permet de rejoindre un vaste public, sera, pour les artistes, un nouveau tremplin.
Au début des années 1930, Gratien y fait ses débuts, en interprétant quelques rôles mineurs dans des adaptations de romans dirigées par Léopold Houlé.
Dans l’émission Variétés professionnelles, diffusée à CKAC et animée par Yves Bourassa, on lui offre la possibilité de réciter ses monologues. Mais c’est le 14 janvier 1935 qu’il décroche son premier vrai rôle professionnel dans Le Curé de village, de Robert Choquette, un des premiers feuilletons radiophoniques à prendre l’antenne, sur les ondes de CKAC.
À l’automne 1937, on lui confie sa première émission, Le Carrousel de la gaieté, diffusée en direct devant public et constituée de monologues, de courts sketches et de chansons. Entouré de Lionel Daunais et Albert Cloutier, il y interprète Fridolin, un personnage promis à un grand succès populaire, qui livre, avec humour, ses commentaires sur l’actualité.
En avril 1938 suivra, pour deux ans, une autre émission, Le Train de plaisir, toujours avec son personnage de Fridolin.
En février 1938, il décide de profiter du succès de son émission radiophonique en mettant sur pied sa première revue humoristique de l’actualité, Fridolinons, qui met en scène le même personnage. Cette première édition est un triomphe : trois semaines à Montréal (au Monument-National) et une à Québec, pour des recettes totalisant 20 000 dollars.
Pendant trois ans, il mènera de front son émission de radio hebdomadaire et sa revue annuelle. Mais la charge est trop lourde. Il choisit vite un co-scripteur, en la personne de Claude Robillard. Lorsque celui-ci quitte Montréal, il embauche Louis Pelland. Toutefois, pour le public, il demeure le seul auteur des revues.
De 1938 à 1946, Gratien présente neuf revues à Montréal et à Québec. Rapidement, la revue tient l’affiche six semaines à Montréal et deux semaines à Québec. La revue sera reprise de nouveau dix ans plus tard au Théâtre Orpheum (Montréal) sous le titre de Fridolinades ’56.
Dans la revue de 1945, Gratien avait inclus un sketch intitulé Le départ du conscrit. Il le reprendra dans sa revue Fridolinons ’46. On peut y voir la première mouture d’une vraie pièce.
Nous retrouvons en effet ce personnage du conscrit, un orphelin, qui porte un lourd secret et aspire à fonder une famille pour se réhabiliter, dans Tit-Coq, qui est créé en mai 1948 au Monument-National.
C’est un immense succès. Au cours de sa carrière, la pièce est jouée plus de 600 fois, en français et en anglais. Elle est adaptée au cinéma en 1953 et obtient le prix du meilleur film canadien de l’année au Palmarès du Film Canadien. C’est aussi une réussite sur le plan financier. Ayant coûté près de cent mille dollars, le film en a rapporté le double.
Avec l’aide de la Brasserie Dow, il achète en 1956 l’immeuble de l’ancien Théâtre Gayety à Jean Grimaldi. Il le rénove et inaugure la Comédie-Canadienne en 1958.
Il souhaite par ce geste, fonder un théâtre qui se donne comme mission première de contribuer, par la création d’œuvres canadiennes-françaises, à l’établissement d’une identité nationale dans les arts de la scène. Il en est le directeur et trois de ses fils participent à l’entreprise.
En 1969, il devient président de la Société de Développement de l’Industrie Cinématographique Canadienne, l’ancêtre de Téléfilm Canada, fonction qu’il occupera pendant les neuf années suivantes.
En 1972, la Comédie-Canadienne doit, pour des raisons financières, fermer ses portes. Gratien doit hypothéquer sa maison pour éviter la faillite. Grâce à une subvention du gouvernement, il se libère de ses dettes et le Théâtre du Nouveau Monde rachète la Comédie-Canadienne.
Un changement de propriétaire qui se traduira par un changement de vocation. À l’avenir, on y présentera en effet surtout du théâtre étranger.
À 77 ans, il écrit sa dernière pièce, La Passion de Narcisse Mondoux. Il en sera l’interprète avec sa compagne des dernières années Huguette Oligny. La pièce sera joué plus de 500 fois à travers le Canada.
C’est au cours de cette période que se déclare la maladie qui devait l’emporter. Alors qu’il interprète son ultime pièce, il lui arrive de perdre la mémoire ou d’oublier certaines parties de son texte.
Le diagnostic tombe bientôt : un syndrome cérébral organique de type dégénératif. Il met alors un terme définitif à sa carrière. Il vivra reclus dans sa résidence d’Oka jusqu’à sa mort.
Il s’éteint finalement le 16 mars 1999 à l’âge de 89 ans et est enterré au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.
Il est fait Officier de l’Ordre du Canada en 1967, puis Compagnon en 1989. Quatre and plus tôt, en 1985, on le nomme Chevalier de l’Ordre national du Québec. En 2016, il est nommé Commandeur de l’Ordre de Montréal à titre posthume.