GODEAU, Antoine

Acteur / Metteur en scène

Nom véritable : Antony (Antoine) Bailly

Naissance : 25 août 1870 à Paris, en France.

Arrivée : vers 1897 à Montréal, au Québec.

Décès : 7 juin 1946 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

Antony Bailly naît en France le 25 août 1870. On dit qu’il prend son nom de scène, Godeau, de l’un des personnages tiré de l’oeuvre de Balzac.

Il fait ses études au collège Chaptal de Paris puis à l’École des arts et métiers de Châlons. Il obtient son diplôme d’ingénieur en 1889 et il fait son service militaire à Orléans, libéré avec le grade de maréchal des logis.

Il arrive à Montréal vers 1897. Ingénieur ne parlant pas l’anglais, il trouve difficilement du travail. Il finit par donner des cours de génie civil pour l’Association des Arts et Manufactures, au Monument National et par entrer, comme dessinateur, au service de la Dominion Bridge.

Fréquentant déjà l’univers théâtral à Paris, Godeau s’oriente vers ce domaine à Montréal. Avec Léon Petitjean, Palmiéri et Jean-Paul Filion, il fonde, en 1898, le Théâtre des Variétés où il joue des petits rôles et tient la régie.

Il joue au Théâtre de la Renaissance en 1900 et en dirige la troupe pendant la saison 1900-1901. Il participe en outre, comme dessinateur, à la construction du Théâtre National Français en 1900 et, en décembre de la même année, on l’y retrouve comme comédien.

Il commence sa carrière de régisseur à peu près au moment où Paul Cazeneuve devient le directeur artistique du Théâtre National Français, le 11 mars 1901.

S’il est alors régisseur général du Théâtre National Français, Godeau signe depuis 1904, les mises en scène de l’Union Nationale Française, à l’Académie de Musique, et, plus tard, celles de l’Alliance Artistique, au Monument National.

Il devient l’adjoint du directeur artistique au Théâtre National Français en 1908. Il travaille également au Théâtre des Nouveautés (1907) et au Nationoscope (1909).

Il rejoint la troupe de Fernand Dhavrol au Théâtre Saint-Denis en 1916 et, en 1918, il devient le régisseur – de plus en plus le metteur en scène – des théâtres Canadien-français et Chanteclerc où une jeune troupe fait ses débuts. Il se joint alors à Fred Barry et à Albert Duquesne à titre de metteur en scène.

Le théâtre toutefois se porte mal depuis la guerre. Godeau, qui fête ses vingt-cinq ans de vie théâtrale en 1923, devient l’administrateur de la troupe Barry/Duquesne en 1924.

Antoine Godeau est un nostalgique, qui regrette les productions fastueuses de la « Belle Époque », de la grande période du National, et qui voit d’un très mauvais oeil la restructuration de l’industrie du spectacle telle qu’elle est opérée alors.

À partir de 1926, la troupe Barry/Duquesne joue de plus en plus souvent au Théâtre Saint-Denis. Toutefois, les comédiens en ont assez de travailler sous les ordres des directeurs-propriétaires et d’être à la merci de leurs préférences ou de leurs intérêts.

L’achat d’un théâtre leur apparaît alors comme la seule garantie d’autonomie. En 1929, la troupe achète le cinéma Chanteclerc, et le rebaptise Stella.

La première saison du Stella débute le 9 août 1930 avec La Lettre de Somerset Maugham. La troupe n’est pas censée avoir de vedettes : Godeau et Barry décident de la distribution à partir d’un principe de roulement entre les grands et les petits rôles.

Au tournant des années 30, c’est la crise. Le 14 février 1931, le Stella organise une soirée de gala pour venir en aide aux artistes sur le pavé.

De toute évidence, la troupe Barry/Duquesne, Godeau en particulier, ne sait pas s’adapter aux conditions nouvelles. La troupe est dissoute en 1934 et devient l’Académie canadienne d’art dramatique.

Godeau lui-même cède la barre à Henri Letondal et prend alors une semi-retraite, se contentant d’administrer les finances du théâtre et de servir de conseiller au metteur en scène et aux techniciens.

Malgré son retrait, il joue quand même dans La Pension Velder de Robert Choquette à la radio. Puis en 1941, il sort officiellement de la retraite pour assumer la direction artistique du Théâtre Arcade.

Il s’éteint à la suite d’une longue maladie le matin du 7 juin 1946, à l’âge de 75 ans, au domicile de sa fille (Marthe Thiéry) et de son gendre (Albert Duquesne).

Sa bibliothèque de textes dramatiques évaluée à plus de 3 000 titres, est reconnue à l’époque, comme la plus importante du Québec. Elle est actuellement déposée à la salle Gagnon de la Bibliothèque municipale de Montréal.