MARTEL, Renée

Autrice / Chanteuse

Naissance : 26 juin 1947 à Drummondville, au Québec.

Décès : 18 décembre 2021 à Saint-Hyacinthe, au Québec.


Photos


Biographie

Née à Drummondville le 26 juin 1947, Renée Martel est la fille de Marcel Martel, reconnu avec Willie Lamothe et Paul Brunelle comme un des plus grands chanteurs country québécois d’après-guerre. Sa mère, Noëlla Therrien, est également chanteuse et accompagne Marcel dans ses tournées.

Au début des années 1950, Marcel Martel tombe malade et n’est plus capable de subvenir aux besoins de sa famille. Renée est d’abord mise en pension chez des voisins puis, en 1951, envoyée dans un orphelinat à Nicolet. Elle y séjourne environ un an.

Ses parents la ramènent à la maison puis, Marcel, guéri, entreprend une série de tournées musicales à travers le Québec. Renée y accompagne ses parents. Elle apprend à chanter et en 1954, participe aux prestations de la famille en chantant Un coin de ciel bleu dans les bars avec son père. La même année, elle enregistre un premier album avec sa famille, Noël en famille.

En 1957, Marcel Martel tombe de nouveau malade des poumons et déménage à Los Angeles, dans un climat plus chaud. C’est là que Renée apprend la langue anglaise. La famille Martel revient au Québec en 1963. À partir de septembre de la même année, le père anime l’émission country Marcel Martel au canal CHLT de Sherbrooke, à laquelle participe sa fille en tant que chanteuse.

En 1964, la compagnie de disques Meteor l’engage et elle enregistre un premier disque solo, C’est toi mon idole, qui se vend plus ou moins bien. D’autres disques suivent, Renée Martel est bientôt invitée à l’émission Jeunesse d’aujourd’hui animée par Pierre Lalonde et Joël Denis.

Le contrat avec Meteor prend fin en 1966 et Renée Martel continue sa carrière sans son père. Elle se forme un groupe, Renée and the Silverboys et se produit dans plusieurs cabarets dont celui de Fernand Gignac.

À l’été 1967, elle signe un contrat avec le gérant Gerry Plamondon, qui travaille pour la compagnie de disques Trans-Canada, et enregistre son premier véritable hit, Liverpool. S’ensuit une série de tubes qui se vendent à pas moins de 150 000 exemplaires chacun (Je vais à LondresViens changer ma vieNos jeux d’enfantsLe bateau du bonheurPrends ma mainMon roman d’amour).

En 1968, elle est élue Révélation de l’année au Gala des artistes et participe à la tournée Musicorama.

Renée Martel vit très mal sa rupture amoureuse d’avec le chanteur Jean Malo en 1971, et c’est à cette époque qu’elle commence à consommer de l’alcool.

Son nouvel amoureux, le bassiste Jean-Guy Chapados, prend sa carrière en main. À l’été 1971, elle signe un contrat avec une nouvelle compagnie de disques, Trans-World. En février 1972 sort le 45 tours Un amour qui ne veut pas mourir (version française de Never Ending Song of Love), chanson mi-pop mi-country qui devient son plus célèbre tube.

Les succès qui suivent prennent un son de plus en plus country : Partir au soleilSi on pouvait recommencerDonne-moi un jourLe premier amour.

En 1975, à la suite de la naissance de son fils Dominique, elle enregistre l’album Réflexions, produit par Chapados. Il s’agit d’un premier album aux chansons originales, Renée Martel ayant composé les paroles et Jean-Guy Chapados la musique.

La même année, elle se reprend avec Cowgirl dorée, adaptation francophone effectuée par Robert Charlebois du succès Rhinestone Cowboy de Glen Campbell. À l’automne, elle se produit pour la première fois à la Place des Arts.

En 1978, peu après sa séparation avec Chapados, elle co-anime l’émission country Patrick, Renée et lui-même avec Patrick Norman et Willie Lamothe. Quelques semaines plus tard, celui-ci tombe malade et l’émission reprend sous le titre Patrick et Renée.

En 1979, elle enregistre l’album Renée Martel chante Connie Francis et Brenda Lee, produit par Guy Cloutier.

Deux ans plus tard, elle participe à la tournée La Grande Rétro avec Johnny Farago, René Simard et Les Classels de Gilles Girard. À l’automne, elle suit une première thérapie pour son alcoolisme, qui s’est accentué au cours des dernières années.

En 1983, elle écrit d’ailleurs le livre Renaissance, qui raconte l’histoire de sa lutte contre sa maladie. À la même époque elle enregistre l’album C’est mon histoire, dans lequel est inclus le succès Nous, on aime la musique country. Au Gala de l’ADISQ 1983, elle reçoit le prix Félix de l’album country de l’année.

En février 1984, Renée Martel fait de nouveau la Place des Arts où elle chante avec ses parents. La même année, elle enregistre un nouvel album country, Cadeau, qui remporte un Félix en 1985.

Elle anime ensuite une émission de radio, Martel en tête, à CKVL de Sherbrooke. En 1986, cependant, elle quitte le monde du spectacle et part s’établir au Maroc avec son nouveau mari et leur fille Laurence.

Renée Martel revient au Québec en 1990 et renoue vite avec le monde du spectacle. L’album Authentique, sorti en février 1992 et dans lequel se trouve la chanson Je reviens, se vend à 35 000 exemplaires et est en nomination au Gala de l’ADISQ. Comme Réflexions en 1975, il est constitué de chansons entièrement composées par la chanteuse.

En 1997, Renée Martel sort l’album Country, qui est en nomination au Gala de l’ADISQ. Cette même année cependant, elle subit les premiers symptômes d’une maladie pulmonaire et elle annonce prématurément sa retraite en 1999.

La même année, son père décède et elle décide d’enregistrer un ultime album pour lui rendre hommage. À mon père remporte le Félix du meilleur album country au Gala de l’ADISQ.

En 2006-2007, la maladie pulmonaire finit peu à peu par se résorber et Renée Martel renoue avec le monde du spectacle. En 2006, elle sort l’album Un amour qui ne veut pas mourir, dans lequel elle reprend ses vieux succès qu’elle interprète de manière acoustique.

En 2007, elle recommence petit à petit à se produire dans de petites salles comme l’Anglicane de Lévis ou le Théâtre Petit Champlain.

En 2012, Renée Martel désire élargir ses horizons et célébrer en grand ses 60 ans de carrière. En janvier, elle sort l’album Une Femme Libre duquel elle vend des milliers de copies. Elle obtient deux Félix en novembre 2012 ; Meilleur disque country et le Félix-hommage pour ses 60 ans de carrière.

La même année, elle suit des traitements préventifs de chimiothérapie afin d’enrayer la progression d’un cancer du foie. Un an plus tard, sa guérison est annoncée.

Malgré une carrière remplie, Renée Martel amorce une nouvelle tournée en 2013. En février 2014, 15 ans après la mort de son célèbre père Marcel Martel, Renée Martel produit un album La Fille de son Père. Elle se hisse rapidement au sommet des palmarès et entame une tournée jusqu’en 2016.

En mars 2015, sa mère Noëlla décède et laisse Renée orpheline. Après avoir traversé plus de six décennies sous les projecteurs, Renée Martel continue de se produire et d’aller à la rencontre de son public.

En juin 2019, six ans après s’être fait soigner pour un cancer du foie, la chanteuse, doit à nouveau subir des traitements contre le cancer. Les médecins lui diagnostiquent un cancer du sein, et elle doit annuler tous ses engagements.

Un an plus tard, Renée semble aller de mieux en mieux. Les traitements sont désormais finis, mais elle poursuit sa convalescence à la maison. Elle reconstruit son système immunitaire et retrouve peu à peu son énergie. On la voit d’ailleurs, à l’une des projections du film Jukebox au début de septembre 2020.

En juin 2021, le public apprend qu’elle entamera une tournée de spectacles avec Paul Daraîche, au printemps 2022. Les deux artistes, légendes de la chanson country au Québec, visiteront plusieurs villes avec leur tournée intitulée Contre vents et marées.

Malheureusement à la fin de l’année, Renée Martel contracte une pneumonie qui la mène à l’hospitalisation. La « Reine du country » décède des suites de cette sévère pneumonie, l’après-midi du samedi 18 décembre 2021 au Centre hospitalier Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe. Elle avait 74 ans.