ARBOUR, Madeleine

Peintre / Dessinatrice

Naissance : 3 mars 1923 à Granby, au Québec.


Photos


Biographie

Madeleine Arbour naît à Granby le 3 mars 1923. Elle est la fille de Conrad Arbour et de Yvonne Martel. Sa mère élève seule une fratrie de quatre filles et d’un garçon.

C’est dans ce contexte familial que Madeleine Arbour doit quitter l’école à l’âge de 15 ans afin de se trouver un emploi pour subvenir à ses besoins.

Elle se retrouve à Montréal et décroche un poste de vendeuse à la bijouterie Birks. Elle devient ensuite étalagiste et s’occupe des vitrines de la luxueuse joaillerie. C’est là qu’elle innove et crée sans le savoir un nouveau domaine : le design de présentation.

Son travail dans les vitrines de la bijouterie attire rapidement l’attention. Souvent, des gens descendent des tramways pour venir les regarder de plus près. Ainsi, pendant huit ans, elle travaille et conçoit librement les vitrines et les étalages de la maison de joaillerie.

Elle est particulièrement intéressée aux arts visuels et veut en apprendre davantage sur la peinture. Dans les années 1940, elle part donc à la rencontre de Paul-Émile Borduas. De fil en aiguille elle se lie d’amitié avec les autres artistes du mouvement Automatiste.

Partageant les opinions du groupe sur l’immobilisme de la société québécoise de l’époque, elle signe avec conviction le manifeste du Refus global.

Rédigé par Paul-Émile Borduas, le manifeste est accompagné des textes du poète Claude Gauvreau, du peintre Fernand Leduc, de la danseuse Françoise Sullivan et de Bruno Cormier. Il est illustré par les peintres Marcel Barbeau, Paul-Émile Borduas, Marcelle Ferron, Pierre Gauvreau, Jean-Paul Mousseau, Jean-Paul Riopelle et par le photographe Maurice Perron.

Parmi les autres signataires, on compte Thérèse Renaud, Françoise Riopelle, Muriel Guilbault et Louise Renaud.

Le manifeste est publié à la Librairie Tranquille de Montréal, le 9 août 1948.

En 1952, lors de l’avènement de la télévision, elle est invitée à créer pour Radio-Canada les personnages d’un conte. Elle s’adressera plus tard aux enfants à l’émission La boîte à surprise, où elle tient la chronique du bricolage de 1957 à 1966.

C’est aussi à cette époque qu’elle donne naissance à sa fille, Annick et à son fils Martin, tous deux nés de son union d’avec Pierre Gauvreau. Elle se sépare d’avec son mari dans les années 1970.

Elle enseigne le métier d’étalagiste de 1962 à 1982 d’abord à l’Institut des arts appliqués et par la suite au Collège du Vieux-Montréal, où elle crée le département d’esthétique de présentation.

En 1965, elle fonde sa propre maison de design située dans le Vieux-Montréal. Une maison de création composée uniquement de femmes designers.

De 1967 à 1977, elle est également chroniqueuse à l’émission Femme d’aujourd’hui, où elle parle de décoration intérieure.

En 1990, elle devient la première femme à présider le Conseil des arts du Montréal métropolitain.

Parmi ses plus importantes réalisations, on compte : le réaménagement des voitures des trains de VIA Rail Canada, des Boeing et des Airbus de la compagnie Air Canada. Elle conçoit le design de l’atelier du peintre Jean-Paul Riopelle, celui de la salle Saint-Laurent à la Citadelle de Québec et celui des aires publiques de la résidence du gouverneur général du Canada.

L’excellence du travail de Madeleine Arbour a été maintes fois soulignée au cours de sa carrière. Elle devient notamment membre de l’Ordre du Canada en 1986 et est faite chevalière de l’Ordre national du Québec en 1999.

Le 5 octobre 2012, l’Université du Québec à Montréal lui rend hommage en lui attribuant le titre de docteure honoris causa, par décision de son conseil d’administration et sur recommandation de sa faculté des arts.

Avec le décès de Françoise Riopelle survenu en 2022, elle est la dernière survivante – avec Francoise Sullivan – de ceux et celles qui avaient signé le manifeste Refus global.