SULLIVAN, Françoise

/

Danseuse / Chorégraphe / Peintre

Naissance : 10 juin 1923 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

Françoise Sullivan est née à Montréal le 10 juin 1923. Dès l’âge de dix ans, elle veut être artiste et prend des cours de dessin, de danse, de piano et de peinture.

En 1940, elle fait son entrée à l’École des beaux-arts de Montréal pour y suivre des cours d’arts plastiques jusqu’en 1945. Ses premières peintures sont influencées par le fauvisme et le cubisme.

En 1943, elle participe à l’exposition Les Sagittaires, organisée par l’historien de l’art Maurice Gagnon à la galerie Dominion de Montréal. Cette exposition présente des œuvres de 23 artistes de moins de trente ans dont celles de ses amis Pierre Gauvreau et Louise Renaud.

Entre 1945 et 1946, Sullivan étudie la danse moderne à New York avec Franziska Boas, la fille de l’anthropologue Franz Boas, et brièvement auprès de Martha Graham et Louis Horst.

De retour à Montréal, elle fréquente le groupe des Automatistes. En compagnie de Madeleine Arbour, Marcel Barbeau, Bruno M. Cormier, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Marcelle Ferron, Louise Renaud, Thérèse Renaud, Fernand Leduc, Jean-Paul Mousseau, Maurice Perron, Françoise Riopelle et Jean-Paul Riopelle, elle co-signe le manifeste du Refus global en 1948.

La même année, elle présente une conférence intitulée La danse et l’espoir dont le texte sera publié dans le Refus global.

En collaboration avec sa partenaire de danse Jeanne Renaud, elle organise à la Maison Ross l’un des événements fondateur de la danse moderne au Québec. Elle conçoit aussi un ambitieux projet chorégraphique inspiré du cycle des saisons qui ne sera réalisé qu’en partie; d’abord Été en 1947 aux Escoumins et Danse dans la neige en 1948 sur le mont Saint-Hilaire en compagnie de Jean-Paul Riopelle et Maurice Perron.

En 1949, elle épouse le peintre Paterson Ewen avec qui elle aura quatre enfants. Entre 1952 et 1956, elle travaille comme chorégraphe et danseuse pour la télévision de Radio-Canada.

À la fin des années 1950, elle se tourne vers la sculpture sous les conseils d’Armand Vaillancourt et apprend la soudure à l’École technique de Lachine. En 1960, elle suit un cours en sculpture avec Louis Archambault à l’École des beaux-arts.

En 1963, elle se mérite le prix du Québec en sculpture pour l’œuvre Chute concentrique (1962). Elle réalise aussi des décors pour les projets chorégraphiques de Jeanne Renaud et de Françoise Riopelle du Groupe de danse moderne de Montréal, puis pour le Groupe de la Place Royale.

Dans les années 1970, elle conçoit des projets d’art conceptuel, explorant la performance, la vidéo et la photographie. Elle devient membre active de Véhicule Art, l’un des premiers centres d’artistes autogérés du Québec.

Dans le cadre des Jeux Olympiques de 1976 à Montréal, elle participe à l’événement d’art public Corrid’art qui est cependant démantelé à la demande du maire Jean Drapeau, la nuit avant son ouverture officielle.

À partir de 1977, Sullivan enseigne au département d’arts visuels et de danse de l’Université Concordia de Montréal.

Au cours des années 1980, elle produit plusieurs cycles de peintures sur toile inspirés des mythologies anciennes. Elle reçoit le prix Paul-Émile Borduas en 1987 pour l’ensemble de son œuvre.

À partir des années 1990, sa peinture devient de plus en plus épurée. Ses tableaux se composent de grandes plages colorées, auxquelles s’ajoutent parfois des formes abstraites, créant un espace pictural vibrant.

En 1997, elle réalise Montagne, une murale de granit située dans le hall principal du pavillon Président-Kennedy du Complexe des sciences de l’Université du Québec à Montréal.

Elle reçoit un doctorat honorifique de l’Université York en 1998 et de l’Université du Québec à Montréal en 2000. Elle est nommée membre de l’Ordre du Canada en 2001 et Chevalier de l’Ordre national du Québec l’année suivante.

Elle est également récipiendaire du prix du Gouverneur général en arts visuels en 2005. Puis, en 2008, elle reçoit le prix Gershon Iskovitz et elle est nommée Officière de l’Ordre de Montréal en 2017.

Le Musée d’art contemporain de Montréal lui consacre une exposition solo en 1981, le Musée des beaux-arts de Montréal en 2003, l’Art Gallery of Ontario en 2010, le Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul en 2016, la Galerie de l’UQAM en 2017, et une nouvelle fois le Musée d’art contemporain de Montréal en 2018.

Active depuis plus de 70 ans, elle travaille encore à l’atelier tous les jours. En 2020, en pleine pandémie de Covid-19 et toujours en quête de mouvement, elle change d’atelier et intègre un nouveau studio. L’année suivante, elle expose une série d’une vingtaine de toiles.

À 100 ans maintenant, Françoise Sullivan demeure une artiste dévouée et passionnée. En témoigne l’inauguration, en octobre 2023, d’une murale à Montréal en son honneur, dont elle a assuré la supervision, s’investissant pleinement du début à la fin du processus créatif.