Réalisateur

Naissance : 6 février 1939 à Montréal, au Québec.

Décès : 18 mai 2019 à Montréal, au Québec


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Biographie

Jean Beaudin est né le 6 janvier 1939 à Montréal. Il étudie à l’École des beaux-arts de Montréal (Jean Paul Lemieux est un de ses professeurs) avant d’aller se perfectionner en photographie à Zurich.

De retour au Québec en 1964, il rentre à l’Office national du film où il travaille à la réalisation d’une série de films pédagogiques sur les mathématiques et la géométrie.

En 1970, il entreprend son premier long-métrage de fiction Stop, un drame de mœurs qui n’obtient aucun succès, ni critique ni public. Son second long-métrage Le Diable est parmi nous, n’est guère mieux accueilli.

Il se tourne alors vers la réalisation de courts et de moyens métrages de fiction comme Les Indrogables ou Cher Théo.

C’est avec le long-métrage J.A. Martin photographe, en 1977, que le talent de Jean Beaudin s’affirme pour de bon. Étude d’une relation de couple dans le Québec rural des années 1900, le film bénéficie d’un accueil critique et public largement favorable.

Présenté en compétition au Festival de Cannes, il y reçoit le prix œcuménique alors que la vedette féminine, Monique Mercure, gagne un prix d’interprétation.

Tout comme ce premier succès, plusieurs films subséquents lui vaudront la réputation d’être l’un des cinéastes les plus importants dans la transmission de l’imagerie de la culture et de la littérature québécoises.

Beaudin enchaîne donc en 1980 avec Cordélia, évocation d’une affaire criminelle célèbre de la fin du XIXe siècle. Son film suivant, Mario (1984), adaptation libre du roman La sablière de Claude Jasmin, est présenté en première mondiale au Festival des Films du monde et emporte l’adhésion de la critique.

Il réalise ensuite une adaptation du populaire roman d’Yves Beauchemin Le Matou (1985). Tourné à la fois pour la télévision et le cinéma, Le Matou obtient un succès populaire malgré les critiques plutôt tièdes.

Après avoir dirigé quelques épisodes de la série L’Or et le Papier (1990), Beaudin s’attelle à la réalisation de la télé-série Les Filles de Caleb (1990-91) inspirée du roman d’Arlette Cousture.

Drame sentimental situé dans le Québec rural du début du XXe siècle, la série obtient un succès retentissant. Elle est aujourd’hui considérée comme un classique de la télévision québécoise. En plus de récolter 13 prix Gémeaux, dont celui de la meilleure série dramatique, Beaudin lui-même reçoit le Gémeau de la mise en scène.

En 1992, Jean Beaudin se consacre à l’adaptation cinématographique de la pièce de René-Daniel Dubois, Being at Home with Claude, qui avait connu un grand succès sur scène. Le film est favorablement accueilli au Québec et est présenté à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard.

Beaudin réalise par la suite les télé-séries Shehaweh (1993), sur le destin d’une amérindienne au début de la colonisation en Nouvelle-France, Miséricorde (1994), scénarisée par Fabienne Larouche et Réjean Tremblay, et Ces enfants d’ailleurs (1997), adaptation d’un autre roman d’Arlette Cousture.

Il revient au cinéma en 1999 avec Souvenirs intimes, un drame psychologique adapté d’un roman de Monique Proulx, puis porte à l’écran avec succès, la biographie du chanteur Willie Lamothe dans la mini-série Willie (2000).

Il dirige par la suite Le Collectionneur (2002), un film policier sur la recherche d’un tueur en série d’après un livre de Chrystine Brouillet, puis l’ambitieuse saga historique Nouvelle-France (2004).

Beaudin signe ce qui sera son dernier film, Sans elle, lancé en 2006. Scénarisé par Joanne Arseneau, le long-métrage tient de l’énigme policière et de l’étude psychologique et marque son retour à un cinéma plus intimiste. Le film est présenté en compétition au Festival du film de Shanghaï.

En 2016, Beaudin est fait Chevalier de l’Ordre national du Québec avant d’être, en 2017 lauréat du prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle.

Dans la dernière ligne droite de son existence, il s’attèle à l’écriture d’un scénario inspiré des dernières années vécus avec sa conjointe Domini Blythe, décédée du cancer en 2010.

Le scénario doit donner lieu à un film, intitulé provisoirement Quand les mots perdent la parole. Le projet ne se concrétise malheureusement pas ; le cinéaste décède subitement, le samedi 18 mai 2019, à l’âge de 80 ans.