TRAVERS, Mary

Chanteuse

Alias : Madame Édouard Bolduc, La Bolduc

Naissance : 4 juin 1894 à Newport en Gaspésie, au Québec.

Décès : 20 février 1941 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

Mary Rose Anna Travers naît le 4 juin 1894 à Newport, en Gaspésie. Son père, Lawrence Travers, est de souche irlandaise, et sa mère, Adéline Cyr, une Canadienne-française.

Elle plonge dans la musique par son père qui lui apprend à jouer du violon, de l’accordéon et de l’harmonica. À 12 ans, on l’aperçoit dans les veillés de musique du village et lors des mariages.

En 1907, à 13 ans, elle quitte Newport pour s’installer avec sa demi-sœur à Montréal. Comme bien des jeunes gaspésiennes de son époque, elle devient ménagère dans une famille bourgeoise afin de venir en aide à sa famille. 

À l’été 1914, Mary se marie puis devient couturière. La musique, sans être une passion, lui permet d’arrondir les fins de mois, une simple façon de survivre. Rapidement, on réclame madame Bolduc qui, dans un monde d’hommes, prend évidemment le nom de son mari, Édouard Bolduc.

En 1928, sa carrière professionnelle connaît une envolée fulgurante, lorsque par hasard, elle remplace un violoniste absent. La Bolduc participe donc à une veillée de musiciens au Monument-National, diffusée sur les ondes de la station CKAC. Après l’émission, la vie familiale bascule totalement. En quelques mois, elle enregistre son premier disque en accompagnant le chanteur Ovila Légaré, en plus d’être repérée par la compagnie de disques Starr

Au début de la crise économique, la compagnie Starr, qui auparavant lui avait fait signer un contrat pour cinq 78 tours, lui demande maintenant un disque par mois.

Elle devient chanteuse populaire dans les années 1930, période pendant laquelle elle connaît du succès pour son style particulier accompagné de « turlutages ».

Ses chansons engagées dénoncent l’incurie des gouvernements face à la pauvreté et au chômage. Elles ont généralement pour thème les problèmes de la vie quotidienne et soutiennent le moral de nombreuses personnes durant la dépression des années 30. 

En 1935 avec Jean Grimaldi, elle planifie une grande tournée dans le nord du Québec et dans le nord de l’Ontario, aussi loin que Kapuskasing. Le vaudeville et les chansons font toujours partie des concerts.

L’année suivante, en 1936, La Bolduc enregistre quatre nouveaux disques dont une des chansons, Les Colons canadiens, parle de sa tournée dans le grand nord ontarien. Au printemps, La Bolduc décide de repartir en tournée en Nouvelle-Angleterre. Au mois de juin de cette même année, Mary et Grimaldi rassemblent la troupe et retournent dans le nord avec Olivier Guimond, Manda Parent, André Carmel, Colette Ferrier et Denise Bolduc.

En 1937, un nouveau groupe se forme avec Henri Rollin : Armand Lacroix, Simone Roberval, Guy Robert, Juliette Sylvain et Denise Bolduc, plus tard remplacée par Marcel Grondin. Cette fois-ci, la troupe se dirige vers le bas du fleuve, la Gaspésie et le Saguenay.

Pendant cette tournée, en route de Rivière-du-Loup à Cap-Chat, ils ont un accident, blessant Mary qui est hospitalisée pour quelques semaines. Pendant sa convalescence, les médecins découvrent une tumeur maligne à sa jambe.

Lorsque La Bolduc se sent mieux après tous ses traitements de radiation en 1939, elle recommence à composer quelques airs et participe à des émissions de radio. Cette année-là, elle enregistre ses derniers disques et pendant sa rémission, Jean Grimaldi l’invite à participer à une autre tournée qu’il organise en Nouvelle-Angleterre.

Elle accepte volontiers et fait donc partie de la Troupe de comédie canadienne avec Oliver Guimond, père, Effie Mack, Manda Parent, Florida Roy, Marcel Dequoy, Lionel Parent et Joseph Caron.

À son retour, le cancer s’était aggravé. Il a finalement raison d’elle le 20 février 1941. Elle était âgée de 46 ans seulement.