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Naissance : 19 juin 1938 à Québec, au Québec.
Décès : 31 mai 2019 à Montréal, au Québec.
Photos
Biographie
Jean-Claude Labrecque est né dans le quartier Limoilou à Québec, le 19 juin 1938.
Avant de se consacrer à sa carrière de cinéaste, il s’illustre d’abord comme caméraman, un des plus talentueux du cinéma québécois des années 60.
Il collabore ainsi avec plusieurs cinéastes de renom. Avec Claude Jutra sur le plateau d’À tout prendre (1963), puis Gilles Groulx pour Le chat dans le sac (1964) et finalement, derrière les caméras, immortalisant La vie heureuse de Léopold Z. (1965) de Gilles Carle.
On lui confie également la tâche de documenter certains événements d’importance, comme la visite du général de Gaulle au Québec en 1967 ou les XXIe Olympiades en 1976.
Avec Jean-Pierre Masse, il est un temps professeur à l’Université du Québec à Montréal, où il donne la parole aux poètes québécois dans trois longs métrages produits par l’Office national du film. La nuit de la poésie 27 mars 1970 – dans lequel on retrouve l’iconique Speak White, de Michèle Lalonde – La nuit de la poésie 28 mars 1980 et La nuit de la poésie 15 mars 1991.
Côté fiction, ses œuvres s’inscrivent également dans une forte perspective historique. Les smattes (1972) et L’affaire Coffin (1979) s’inspirent de faits divers authentiques, alors que Les vautours (1975) et Les années de rêves (1984) placent le destin du protagoniste dans le mouvement de l’histoire récente du Québec, de Duplessis à la crise d’Octobre.
Par la suite, ses documentaires mettent souvent en lumière des Québécois d’exception, notamment l’homme de théâtre Émile Legault (1995), le musicien André Mathieu (1993) ou le chansonnier Claude Léveillée (1990).
En 1992, le gouvernement du Québec le fait lauréat du prestigieux prix Albert-Tessier, décerné pour l’ensemble de son œuvre et de sa carrière dans le domaine du cinéma.
Dix ans plus tard, Jean-Claude Labrecque dévoile RIN, un documentaire qui retrace l’histoire du Rassemblement pour l’indépendance nationale. Le film raconte l’épopée du premier parti politique souverainiste, qui a existé entre 1960 et 1968.
Puis l’année suivante, il réalise À hauteur d’homme, un documentaire d’une rare force dramatique dressant le portrait intime du premier ministre péquiste Bernard Landry, jusqu’à la défaite de son parti aux élections générales tenues en 2003. Un film qui lui vaut d’ailleurs le Jutra du meilleur documentaire.
Il manie parallèlement la caméra et est directeur photo sur les plateaux des longs métrages La femme qui boit (2001), présenté à Cannes, La neuvaine (2005) et Contre toute espérance (2007) du cinéaste Bernard Émond.
En 2008, il reçoit le Prix-Hommage à La soirée des prix Jutra. L’année suivante il reçoit l’Ordre national du Québec, et devient membre de l’Ordre du Canada en juin 2010.
Deux ans plus tard, Jean-Claude Labrecque est hospitalisé pour un malaise cardiaque, la veille de son 74e anniversaire. Le lendemain, il est attendu au lancement d’un DVD lui rendant hommage. Malgré la douleur, il insiste pour s’y rendre, mais ne sera finalement pas en mesure de s’y présenter.
Il décède le 31 mai 2019 au Centre hospitalier de l’Université de Montréal. L’artisan s’éteint entouré de ses trois fils, à l’âge de 80 ans. Il est parti à 2h45 du matin, tout doucement, comme à la fin d’un film, dans un lent fondu au noir.