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Naissance : 7 octobre 1923 à Montréal, au Québec.
Décès : 12 mars 2002 à Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, au Québec.
Photos
Biographie
Jean Paul Riopelle naît le 7 octobre 1923, à Montréal dans une famille relativement aisée. Il commence à dessiner très jeune.
En 1929, son père Léopold le confie à un artiste montréalais, Henri Bisson, professeur de dessin à l’école Saint-Louis-de-Gonzague à Montréal. Ils se retrouvent chaque samedi pendant une dizaine d’années pour peindre des paysages, des personnages et des natures mortes.
Son jeune frère Pierre meurt en 1930. Cette expérience avec la mort lui laisse des traces profondes.
Il est étudiant, en 1939 et 1940, à l’École Polytechnique de Montréal, et suit également des cours d’architecture durant deux ans. Il peint ses premiers paysages à Saint-Fabien, au Bas-Saint-Laurent.
Dans les années 1940, il suit quelques cours à l’Académie des beaux-arts et il est un élève de Paul-Émile Borduas à l’École du meuble de Montréal. Il poursuit son orientation artistique malgré la désapprobation de ses parents, qui cessent de lui venir en aide.
Il devient membre du mouvement artistique des Automatistes et l’un des signataires du manifeste Refus global. Il participe à la première exposition du groupe à Montréal en 1946. Il épouse la même année Françoise Lespérance.
En 1947, il s’installe à Paris, où il continue sa carrière en tant qu’artiste. Il fait la connaissance de plusieurs artistes et écrivains. Il y rencontre les surréalistes et son fondateur André Breton. Il participe à la même période à divers salons dont le Salon de mai.
À la naissance de sa fille Yseult en 1948, le couple Riopelle revient séjourner au Québec. La parution du Refus global provoque plusieurs remous. La famille retourne s’installer à Paris en décembre. Sa deuxième fille, Sylvie, voit le jour quelques temps après.
Il rencontre le succès en 1953 lorsque Pierre Loeb lui achète une grande partie de sa production. Il voyage ensuite aux États-Unis, où il se lie d’amitié avec Franz Kline et avec Joan Mitchell, une artiste-peintre qui deviendra sa compagne jusqu’en 1979.
Vers 1958, il réalise ses premières sculptures. Il s’installe pour un an à East Hampton, où il s’adonne à cet art. De retour à Paris, il rencontre Sam Szafran, qui l’aide pour exposer ses sculptures et l’initie à la technique du pastel.
Riopelle commence à introduire des éléments figuratifs dans ses oeuvres. Il rencontre un succès grandissant et représente pour la deuxième fois le Canada à la Biennale de Venise, en 1962.
Il obtient une grande rétrospective à la Galerie nationale du Canada (maintenant le Musée des beaux-arts du Canada) en 1963, et au Musée du Québec (devenu depuis le Musée national des beaux-arts du Québec) en 1967.
À partir de 1968, le thème animalier se retrouve de plus en plus dans ses sculptures. Ses séjours au Québec deviennent plus fréquents. Il s’adonne à la chasse et à la pêche puis un voyage en Arctique lui inspire sa série Le roi de Thulé.
En 1974, il se fait construire un atelier à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, dans les Laurentides. Il partage son temps entre cet atelier et celui qu’il possède en France, à Saint-Cyr-en-Arthies. Il réalise sa série de toiles en noir et blanc intitulée Iceberg.
En 1976, sa sculpture fontaine La Joute, entreprise dès 1969, est installée au Stade olympique de Montréal. Au début des années 1980, il consacre plusieurs œuvres aux oies sauvages, thème récurrent jusqu’en 1992.
Il revient au Québec définitivement en 1990 et fait l’acquisition d’une résidence sur l’Isle-aux-Grues, en face de Montmagny, pour y couler une retraite tranquille.
Joan Mitchell meurt le 30 octobre 1992 à l’hôpital américain de Paris à Neuilly-sur-Seine. Même si le couple est séparé depuis 13 ans et bien que Riopelle ait pris sa retraite, il entreprend tout de même son grand triptyque, L’Hommage à Rosa Luxemburg, en mémoire de leur vie commune. Il délaisse véritablement ses pinceaux l’année suivante.
Il termine sa carrière avec quatre 1ers prix internationaux et devient, par le fait même, l’un des plus grands peintres de l’histoire du Canada.
Au tournant des années 2000, sa santé se fait de plus en plus chancelante. Il vit de plus en plus reclus et finit par ne plus être capable de se déplacer et de parler.
Refusant de s’alimenter depuis quelques jours et malade depuis plusieurs années, il s’éteint le mardi 12 mars 2002, à 18h15. Il meurt chez lui, à Île-aux-Grues, à l’âge de 78 ans. Le gouvernement du Québec lui réserve des obsèques nationales.
En 2004, la place Jean-Paul-Riopelle est aménagée en face du Palais des Congrès de Montréal et on y transfère la fontaine La Joute que Riopelle avait installée au Stade olympique, 30 ans plus tôt.