JULIEN, Pauline

/

Chanteuse / Autrice / Actrice

Naissance : 23 mai 1928 à Trois-Rivières, au Québec.

Décès : 1er octobre 1998 à Montréal, au Québec.


Photos


Biographie

Chanteuse, compositrice, actrice, Pauline Julien est née à Trois-Rivières le 23 mai 1928. Elle déménage toute jeune au Cap-de-la-Madeleine où elle étudie chez les Filles de Jésus.

Elle acquiert une grande notoriété au Québec, en France ainsi que dans le Canada anglophone. Elle est une icône de la chanson, en plus d’être une figure souverainiste et féministe importante du Québec.

Passionnée de théâtre, elle joue d’abord à Québec avec les comédiens de La Nef (1946), puis à Montréal avec la Compagnie du Masque, fondée par Fernand Doré et Charlotte Boisjoli.

Grâce à une bourse du gouvernement du Québec, elle se rend à Paris en 1951 pour étudier le théâtre, le mime et la danse chez Bernard Bimont et Marcel Marceau.

Le hasard la fait passer du théâtre à la chanson. Elle chante Vian, Brecht, Ferré dans les boîtes de Paris, au Café des Anglais, Chez Moineau, etc.

Rentrée au Canada à l’automne de 1957, elle chante au Café Saint-Germain-des-Prés de Jacques Normand, à Montréal. Les débuts sont difficiles mais le succès vient, et en septembre 1958, La Semaine à Radio-Canada l’appelle alors « diseuse de grand talent ».

Ainsi, peu à peu, elle interprète les chansons de Gilles Vigneault, Raymond Lévesque, Georges D’Or, etc. Elle devient vite une chanteuse populaire et recherchée. Elle joue dans l’Opéra de Quat’sous, en 1961, et publie son premier disque en 1962.

En 1962, la chanteuse donne un spectacle à l’hôtel St-Maurice, à Trois-Rivières. Un jeune journaliste du Nouvelliste, Gérald Godin, se présente dans sa loge pour une entrevue.

Godin déménage ensuite à Montréal où réside Pauline. La rencontre magique, celle qui tracera leur destin, se fait chez elle. À partir de ce moment, ils ne se quitteront jamais plus.

Elle représente le Canada en 1964 à Sopot et elle chante par la suite dans une quinzaine de pays des Amériques, d’Europe et d’Afrique.

D’abord interprète, elle écrit ses premiers textes à partir de 1968, par exemple L’Âme à la tendresse, Au milieu de ma vie, As-tu deux minutes. Elle en écrit une quarantaine, dans lesquels il est surtout question de l’amour, de l’amitié et de son pays.

Pauline Julien et son conjoint Gérald Godin font partie des centaines de personnes arrêtées et emprisonnées durant les évènements d’octobre 1970, en vertu de la Loi sur les mesures de guerre, en raison de leurs allégeances politiques.

C’est aussi à partir des années 1970 que Pauline Julien commence à défendre la cause féministe. En général, elle se défend de faire de la politique partisane et se dit plutôt citoyenne engagée.

Elle enregistre 23 disques et plusieurs autres en collaboration, joue dans quelques films et spectacles.

En 1972, Les Nouvelles littéraires l’appelle la « pasionara du Québec ». Les métallos ont créé un « prix Pauline-Julien » en 1985. Elle met d’ailleurs fin à sa carrière de chanteuse solo à l’automne de 1985, après plusieurs tournées triomphales en Europe.

L’échec du référendum de 1980 affecte profondément la chanteuse. C’est peu de temps après qu’elle commence à être atteinte d’aphasie.

En 1990, après 27 années de vie commune, la chanteuse Pauline Julien et le poète et député Gérald Godin se marient à Montréal.

Dans les dernières années de sa vie, elle continue à s’impliquer pour des causes humanitaires, en se rendant notamment au Burkina Faso et au Rwanda.

Son oeuvre mérite plusieurs récompenses : le second prix de Sopot (1964), le prix Calixa-Lavallé (1975), deux fois le grand prix du disque Charles-Cros (1970, 1985). En 1994, le gouvernement français lui rend hommage en la nommant Chevalier des arts et lettres de France.

En 1997, elle est faite Chevalière de l’Ordre national du Québec.

Elle meurt le 1er octobre 1998 après avoir fait ses adieux à ses proches et à ses amis. Atteinte d’aphasie depuis plusieurs années, elle se donne la mort à l’âge de 70 ans, afin d’éviter la déchéance physique et mentale.


Vidéos