DAOUST, Julien

Acteur / Dramaturge

Naissance : 19 juillet 1866 à Saint-Polycarpe, au Québec.

Décès : 8 décembre 1943 à Montréal, au Québec.


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Biographie

Julien Daoust voit le jour à Saint-Polycarpe en Montérégie, le 19 juillet 1866. Il est le fils de Olivier Daoust et de Julie Hunter.

Très tôt, il s’initie au jeu dramatique et est particulièrement intéressé par le théâtre. Dès l’âge de 15 ans, il s’exerce à cet art tout en continuant à étudier. Il parcourt le Canada et les États-Unis en quête de travail.

Julien Daoust débute à l’Académie de Musique à Québec, avec les amateurs que dirige alors Edmond Templé, professeur de diction et d’art dramatique.

Il joue ensuite au Théâtre des Variétés, à la Renaissance, puis entreprend une nouvelle tournée aux États-Unis où il interprète cette fois divers rôles en anglais.

Pendant son périple américain, il épouse une certaine Blanche Pelletier, le 14 septembre 1892 dans la ville de New York.

De retour au pays en 1900, seul, il fait construire le Théâtre National, premier théâtre professionnel francophone du Canada.

La salle de spectacle est inaugurée le 12 août 1900. Les débuts du Théâtre National passent toutefois pratiquement inaperçus et l’entreprise éprouve des sérieuses difficultés financières.

C’est ainsi qu’après seulement trois semaines d’exploitation, le théâtre est vendu au restaurateur voisin, Georges Gauvreau. Suite à la vente, Daoust assurera la direction artistique aux côtés de Paul Cazeneuve pendant presque deux ans.

Fort de son expérience aux États-Unis, il se démarque par sa vision unique du théâtre. Il se fonde non seulement sur le modèle français pour le répertoire, mais s’appuie aussi sur le modèle américain pour la réalisation scénique.

Plusieurs des pièces de théâtre que Daoust écrit connaissent un grand succès, tels La Passion, drame biblique en cinq actes et sept tableaux, en collaboration avec Germain Beaulieu, jouée du 10 au 30 mars 1902 et qui attire près de 40,000 spectateurs.

Il est aussi connu pour Le Chemin des larmes ou la Conscience d’un prêtre. Sa pièce la plus célèbre est sans conteste Le Triomphe de la croix, créée en mars 1903 et qui sera jouée durant les semaines précédant Pâques chaque année jusqu’à la fin des années 1930.

Il épouse la très populaire comédienne Bella Ouellette le 14 février 1906, à l’église Ste-Brigide de Montréal. Coureur de jupons notoire, Daoust accumule les infidélités et son mariage en souffre.

En 1908, Julien Daoust fonde le Théâtre Populaire à Québec et investit les lieux de la Salle Jacques-Cartier.

Au milieu des années 1910, le théâtre évolue rapidement et le public est avide de renouveau. Julien Daoust propose néanmoins des thèmes reliés aux enjeux du tournant du siècle. Idolâtré jusqu’ici, il est peu à peu délaissé.

Il joint la troupe de Fred Barry et d’Albert Duquesne au début des années 1920 et se produit sur la scène du Théâtre Chanteclerc. Sa popularité continue malheureusement de décliner. Entretemps, son mariage avec Bella Ouellette bat de l’aile et les époux vivent maintenant séparés.

Julien Daoust est excommunié par l’église catholique, pour son concubinage avec la comédienne Ella Duval, alors qu’il était encore marié avec Bella Ouellette.

En effet, Julien Daoust et Ella Duval se rencontrent pour la première fois en 1917. Elle a 23 ans, lui est marié et a 51 ans. Ils auront sept enfants ensemble.

Dès la fin des années 1930, Daoust est quelque peu déjà oublié. Ému et touché par le destin de son collègue, Gratien Gélinas lui organise un spectacle bénéfice.

Le 25 avril 1941, la soirée en son hommage est présentée au Théâtre National. Tous s’entendent alors pour dire que Julien Daoust était un des rares homme de théâtre complet de son époque.

Après son discours de remerciement, Julien Daoust, ancienne gloire du théâtre canadien-français, est chaleureusement applaudi et longuement acclamé par le public et ses pairs, pour une toute dernière fois.

Après plusieurs ennuis de santé au cours des dernières années, il s’éteint à Montréal après trois jours de maladie, le 8 décembre 1943 à l’âge de 77 ans. Il est mis en terre le samedi suivant. Très peu de gens prennent part au cortège en cette journée glaciale de décembre.

Le fonds d’archives de Julien Daoust est conservé au centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.